Beuil (06)

LES GRIMALDI DE BEUIL

Au XIIIe siècle, à Gênes et dans toute la haute Italie, un conflit oppose les Guelfes, partisans du pape, et les Gibelins, partisans de l’empereur romain germanique. Plusieurs membres de la famille génoise des Grimaldi, appartenant au parti guelfe, s’exilent en périphérie, sur la côte ligure. Andaron, l’un des fils de Barnabo Grimaldi, réfugié à Nice et cousin de la branche qui s’installe à Monaco, devient baron de Beuil en 1315 en se mariant avec la fille de Guillaume Rostaing, baron autocrate de Beuil, qui vient d’être assassiné par ses sujets. Le règne des Grimaldi de Beuil, dont le pouvoir s’étendra sur plus de vingt-deux fiefs, dure trois siècles.

Ce règne est marqué par plusieurs figures. Jean Grimaldi est habile négociateur de la fameuse dédition de 1388, par laquelle le comté de Nice se met sous la protection du comte de Savoie. Pierre Grimaldi est l’auteur d’une charte qui, en 1467, inscrit les droits des seigneurs et de leurs sujets. Honoré II voit sa baronnie de Beuil érigée en comté en 1581. Annibal Grimaldi, le dernier comte, assure à Beuil un prestige inégalé, mais est exécuté en 1621, pour rébellion contre son suzerain, le duc de Savoie.

Les onze seigneurs Grimaldi de Beuil suivent, dans l’ensemble, une politique manifestant sagesse et bienveillance vis-à-vis de leurs sujets. Mais leur volonté d’expansion territoriale entraîne des erreurs d’alliance, développant un hubris atavique.