BlasonSites historiques Grimaldi de Monaco

Lancement par S.A.S. le Prince Souverain de la fédération des sites historiques Grimaldi de Monaco

Allocution de S.A.S. le Prince


Installation de la Fédération des Sites historiques Grimaldi de Monaco
Palais Princier - 16 mai 2022


Monsieur le Ministre d'État, Messieurs les Ambassadeurs, Chers membres des associations, française et italienne, des Sites historiques Grimaldi, Chers membres du Conseil d'administration de la Fédération monégasque des Sites historiques Grimaldi, Mesdames et Messieurs, Chers amis,

L'amitié nous réunit aujourd’hui. Une amitié qui vient de loin

Loin dans le temps, loin dans les territoires.

Si certains d'entre vous sont nos voisins immédiats, d'autres, en effet, ont fait le voyage depuis l’Aquitaine, l’Auvergne, la Normandie, la Manche, le Dauphiné, les Ardennes, la Bretagne, l’Ile-de-France, le Roussillon, l’Emilie-Romagne, les Pouilles, la Campanie, la Calabre, la Sicile et j’en oublie certainement ! La simple évocation de ces noms, pour le voyageur qui sommeille en chacun d’entre nous, est presque déjà une promesse de petits et de grands bonheurs !

C’est, en tout cas, un grand plaisir pour moi de vous accueillir au Palais, pour la première fois pour certains, ou de vous y revoir pour d’autres.

Et c’est un grand honneur que vous me faites, que vous faites à la Principauté, d’être présents à ce rendez-vous.

Vous honorez l’histoire pluriséculaire qui nous lie.

L’origine de cette histoire commune est plurielle et diverse – un traité diplomatique, des mariages, des événements plus ou moins heureux – mais le résultat demeure le même : un attachement réciproque qui défie le temps et renoue sa chaîne.

Loin de moi, cependant, l’idée d’avoir le regard rivé sur le passé. Je souhaite, au contraire, sans nostalgie et résolument ancré dans le présent, prendre appui sur cet héritage partagé, pour le faire fructifier au service du rayonnement de chacun.

Plusieurs étapes ont été nécessaires pour parvenir au point où nous sommes aujourd’hui. J’en rappellerai brièvement quelques-unes.

En 1997, mon père avait réuni ici même vos prédécesseurs, pour commémorer le septième centenaire de la présence des Grimaldi à Monaco. Encore prince héréditaire, j’avais alors entrepris de visiter quelques anciens fiefs d’Italie du Sud.

En 2006, à l’occasion du 9e centenaire du comté de Ferrette, je m’étais rendu dans quelques anciens fiefs alsaciens.

Mais c’est après ma visite à Saint-Lô, en 2011, que j’ai souhaité renouer systématiquement les liens formés par l’histoire, en allant régulièrement à la rencontre de ces territoires, de leurs élus et de leur population.

Le besoin de prolonger ces retrouvailles et de pérenniser les liens, de les structurer en un mouvement, a alors rapidement été ressenti.

En 2015, le regretté Jean-Claude Guibal, maire de Menton et président du groupe d’amitié France-Monaco à l’Assemblée nationale, a pris l’initiative de fonder une association. Quelques mois après sa disparition, je tiens à rendre ici un nouvel hommage à sa personnalité, à la trace qu’il laisse dans sa ville, et à ce que lui doivent les Sites historiques Grimaldi.

J’ai souhaité, en 2017, que la relation entretenue par la Principauté avec les collectivités qui lui sont historiquement liées ne reste pas à sens unique. L’idée de rencontres annuelles sur la place du Palais est ainsi née.

J’en ai confié la réalisation à Albert Croesi, administrateur délégué de Monaco Interexpo – aujourd’hui Pavillon Monaco – société d’Etat chargée des pavillons de Monaco dans les expositions universelles, dont le dynamisme et le sens de l’organisation ont permis le bon aboutissement du projet.

Deux éditions ont eu lieu avec succès en 2018 et 2019. La troisième aura lieu les 4 et 5 juin prochains, grâce à une situation sanitaire plus maîtrisée.

En 2021, le maire de Dolceacqua, Fulvio Gazzola, a pris l’initiative de fonder une association italienne sœur de l’association française, baptisée Siti storici Grimaldi di Monaco. Je lui en sais également grand gré.

En regardant le chemin parcouru, je ne saurais oublier le directeur des Archives du Palais qui, depuis plus de dix ans maintenant, accompagne cette dynamique et veille à sa légitimité historique.

Aujourd’hui, c’est près de cent collectivités locales, françaises et italiennes, qui ont rejoint ces deux réseaux. Vos visages face à moi sont le reflet de l’ampleur prise par ce mouvement, qui forme comme une grande famille.

À ce stade, il m’est paru nécessaire, pour amplifier la synergie née des initiatives française et italienne, de leur donner un levier monégasque, en créant, en fin d’année dernière, une fédération, que j’ai choisi de présider moi-même pour marquer mon attachement personnel à tous les territoires que vous représentez.

Il ne s’agit bien sûr nullement d’engager une fusion ou d’affaiblir les deux associations nationales. Je conçois la fédération comme une clef de voûte, appuyée sur deux jambes fortes, dont l’action propre sera porteuse d’opportunités pour l’une et l’autre des deux associations.

Ne pouvant malheureusement pas assumer au jour le jour la direction de la fédération, j’en confie l’administration à Albert Croesi, nommé vice-président délégué. Afin d’assurer une parfaite coordination des initiatives, les présidents des associations nationales seront, au sein du conseil d’administration, vice-présidents non exécutifs.

Que pourrons-nous faire ensemble ?

S’appuyant d’abord sur ce que l’histoire nous a légué, je souhaite une promotion et une valorisation touristique encore plus forte, des échanges dans le domaine culturel, voire même des coproductions, si l’intérêt est commun.

Je pense, par exemple, à la très bonne pièce écrite par Alain Pastor, qui, après avoir été créée au Théâtre Princesse-Grace à Monaco, a connu un grand succès au théâtre de la Contrescarpe pendant quatre mois à Paris. Le rêve de Mercier, ou La rencontre d’un révolutionnaire et d’une princesse de Monaco, qui met en scène l’affrontement de deux personnalités fortes et attachantes, est justement le récit d’un pan d’histoire partagée. Je ne doute pas que certains théâtres proches de vos territoires pourraient être intéressés par la reprise de cette pièce.

Au-delà du patrimoine et de la culture vivante, certains secteurs de l’économie pourront aussi certainement bénéficier de nos coopérations. Je pense, en particulier, aux métiers de bouche.

Bien sûr, tous les domaines ne pourront pas être explorés par tous, mais je suis persuadé que chacun aura à cœur de mettre en commun le meilleur de ses savoir-faire, afin de trouver le plus grand nombre de dénominateurs communs.

La simple évocation de la gastronomie me conduit à ne pas retarder davantage le moment de partager avec vous quelques nourritures terrestres, et de faire, par nos discussions particulières, un tour d’horizon de vos territoires, qui, vous le savez, appartiennent, pour moi, au terrain du cœur.

Je vous remercie.


Photos


  • Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

    Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

  • Crédits : Axel Bastello / Palais Princier

    Crédits : Axel Bastello / Palais Princier

  • Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

    Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

  • Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

    Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

  • Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier

    Crédits : Gaetan Luci / Palais Princier